Je suis Gilles Fontaine, cofondateur de la société Ennea Groupe, créée avec mon associé il y a deux ans et demi. Nous sommes spécialisés dans le réemploi d’équipements professionnels multimarques et multiproduits : nous reconditionnons des distributeurs automatiques de boissons chaudes et froides, des snacks, des fontaines à eau et d’autres équipements, notamment destinés au secteur CHR.
Nous avons adhéré rapidement à la NAVSA, car il s’agit d’une fédération qui encadre l’un des métiers sur lesquels nous sommes positionnés : le vending. Notre objectif est de mieux comprendre les enjeux portés par la Fédération, d’identifier comment nous pouvons contribuer à résoudre certaines problématiques et d’améliorer la situation de nos clients, qui sont notamment des gestionnaires de cafés. Être au cœur du système nous permet aussi de participer activement au développement du secteur.
Le marché de la distribution automatique est déjà bien ancré dans une logique de reconditionnement. Les gestionnaires de cafés ont compris que leur distributeur est leur principal outil de production et que bien le gérer améliore leur rentabilité.
L’un des défis pour nous est d’imposer le reconditionnement comme un véritable métier à part entière. Aujourd’hui, de nombreux gestionnaires réalisent eux-mêmes une partie du reconditionnement avec leurs équipes techniques, mais il existe plusieurs niveaux et types de reconditionnement. Derrière ce terme générique se cachent différentes pratiques, qu’il serait intéressant de mieux encadrer et standardiser.
Un autre enjeu est de valoriser une solution franco-française. Actuellement, de nombreux gestionnaires envoient leurs équipements à l’étranger pour les reconditionner avant de les récupérer, ce qui génère une empreinte carbone défavorable. Si l’on prenait en compte ces impacts dans le scope 3 des bilans carbone, certaines pratiques devraient être réévaluées.
Enfin, la question de la concurrence est essentielle. Elle est à la fois nationale et internationale, notamment en ce qui concerne la vente d’équipements. L’objectif est de favoriser un réemploi local des machines pour limiter les exportations inutiles. De plus, un distributeur automatique peut être détourné de son usage initial et adapté à d’autres secteurs : distribution d’articles de sport, de parapharmacie… Il existe donc un potentiel important pour prolonger la durée de vie des équipements et favoriser leur réutilisation.
Je l’imagine plus ouverte. Le marché, bien que relativement petit avec environ 600 000 à 700 000 distributeurs installés sur le territoire national, a traversé des crises et évolue aujourd’hui avec des innovations comme les frigos connectés.
Une des grandes évolutions à surveiller est la montée en puissance de la concurrence asiatique, qui devient très forte sur toute l’Europe. L’enjeu sera de voir comment le secteur s’adapte et innove pour conserver un positionnement compétitif.
Le réemploi jouera un rôle clé dans cette transformation. Il représente une véritable valeur ajoutée en permettant d’optimiser l’utilisation des équipements existants et d’assurer une transition plus durable pour le secteur. L’avenir du vending passera nécessairement par une meilleure gestion des ressources et une adaptation aux nouvelles attentes des consommateurs et des professionnels.
« La Fédération n’a pas vocation à opérer de mise en relation commerciale entre ses adhérents
ou entre ses adhérents et une entité extérieure, en application des règles de concurrence nationales et européennes »
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